Si la banque privée apparaît pour la nouvelle génération comme une industrie moins passionnante que les start-up de la Tech, cette perception est toutefois bien loin de la réalité. Ce métier ne cesse en effet d’évoluer, et a su se remettre en question et s’adapter. Aujourd’hui, il a ainsi toutes les cartes en main pour séduire la ‘Next Gen’.

Un métier en constante évolution

L’innovation permanente qui caractérise la banque privée se traduit tout d’abord dans la gestion des portefeuilles. En effet, contrairement à ce que l’on observe dans les autres pays, notre législation permet aux banques privées d’utiliser pratiquement tous les instruments financiers disponibles – fonds alternatifs, produits dérivés, techniques de couverture, ou encore cryptomonnaies. Largement ouverte sur l’international, la gestion de fortune genevoise investit également dans la quasi-totalité des pays et monnaies du monde. Cela offre au gérant de fortune un éventail considérable de possibilités d’investissement.

Par ailleurs, les banques privées genevoises se distinguent par leur capacité à adopter rapidement les innovations. Même si elles sont prudentes par nature et mettent toujours l’accent sur la sécurité, elles savent l’importance d’être à la pointe de la technologie (cybersécurité, blockchain, intelligence artificielle) et y consacrent ainsi des investissements significatifs. Aujourd’hui, toute banque de gestion qui se respecte met à la disposition des clients fortunés des applications sophistiquées leur permettant d’accéder à leur portefeuille à tout moment. Bref, pour un banquier privé, ce métier est toujours motivant intellectuellement, que ce soit dans l’investissement ou le conseil, et c’est également le cas pour les autres activités: les Opérations, l’IT, le Compliance, et même les Ressources Humaines. De fait, tous les départements d’une banque privée doivent évoluer en permanence pour répondre aux transformations de l’environnement, voire les anticiper.

Garder le doigt sur le pouls du monde

En raison de la nature très internationale de sa clientèle, le private banker est constamment confronté à l’agitation de la planète, car tous les événements géopolitiques ou macroéconomiques ont un impact direct sur son métier. Qu’il s’agisse d’une guerre, d’une crise économique ou de l’évolution du cadre réglementaire, il doit pouvoir réagir immédiatement. Il en va de même pour les nouvelles tendances de consommation: un responsable clientèle doit sans cesse se tenir informé afin de pouvoir conseiller efficacement ses clients et satisfaire leurs attentes. C’est ainsi que Genève a choisi de se positionner comme l’un des centres d’excellence en matière de durabilité. Plutôt que de subir en restant passive, Genève est donc devenue un véritable acteur du changement.

Ceci nécessite certes des efforts perpétuels, mais cet état de fait crée une stimulation intellectuelle constante et c’est ce qui rend ce métier si passionnant. Les collaborateurs d’une banque privée, qu’ils soient au ‘Front’ ou exercent des fonctions de support, apprennent tous les jours. Ils sont conscients que rien n’est jamais acquis et qu’il leur faut se réinventer en permanence.

Une qualité de vie incomparable

Etre aux avant-postes du progrès technique et financier ne suffit toutefois pas si l’on n’est pas en mesure d’offrir un cadre de vie agréable. Heureusement, à l’heure où la Génération Y exige un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le private banking genevois à tout pour répondre aux aspirations légitimes des jeunes talents. En effet, si l’on y travaille dur, cela reste cependant sans commune mesure avec la déshumanisation et les horaires aliénants auxquels sont soumises les nouvelles recrues dans les banques d’investissement, les cabinets d’avocat ou les consultants en stratégie. Sans compter que par rapport à d’autres villes dans le monde, la qualité de vie à Genève est incomparable, avec des temps de trajet assez raisonnables, de nombreux espaces verts, une culture très internationale et un cadre magnifique entre lac et montagnes, au cœur de l’Europe.

Alors que manque-t-il à la place genevoise ?

En dépit de tous ces avantages, il faut bien admettre qu’un jeune diplômé préférera souvent commencer sa carrière à Zurich, plutôt qu’à Genève. Même si des différences objectives peuvent l’expliquer, il semble qu’il s’agisse avant tout d’une question d’image: la métropole des bords de la Limmat est réputée plus jeune et dynamique que notre ville, perçue comme étant davantage adaptée à une population plus âgée. Or, cette perception est loin de correspondre à la réalité. Car s’il est vrai que Google a choisi Zurich pour y installer son site suisse, n’oublions pas que Genève héberge, quant à elle, le Campus Biotech et bénéficie d’un vaste rayonnement culturel. Peut-être manque-t-il simplement un petit «je-ne-sais-quoi» pour rendre notre ville encore plus «tendance» et séduisante ; quelques événements culturels d’envergure internationale par exemple pour braquer les projecteurs sur nous et remédier à cette perception erronée.

Et surtout, il faudrait que notre place financière adopte une politique de communication plus ambitieuse pour combler ce déficit d’image et aider Genève à gagner en attractivité aux yeux de la nouvelle génération. Ceci passe également par une coopération plus étroite entre les acteurs locaux afin de mieux mettre en lumière leurs atouts compétitifs. Après tout, alors que la reprise de Credit Suisse par UBS donne lieu à de vives incertitudes et à des pertes d’emplois, les banques privées genevoises ont, depuis des siècles, fait la preuve de leur solidité et de leur résilience.