La recherche a démontré qu’il était suffisant de détenir 30 actions en portefeuille pour bénéficier d’une diversification efficiente du risque, et ce sans même tenir compte des avantages additionnels liés à une sélection de titres active.

Une réduction efficiente du risque avec seulement 30 actions en portefeuille

D’après les études académiques menées dans les années 1970, puis 2010, sur la relation entre le nombre de titres détenus et le risque au sein d’un portefeuille, il suffit d’un nombre limité d’actions pour réduire de façon considérable le risque non systématique, et il s’avère qu’au-delà de 30 actions, les avantages sont minimes en termes de diversification additionnelle. Ces études étant fondées sur des données qui peuvent ne plus être pertinentes aujourd’hui, l’équipe Actions suisses et globales de l’UBP a réitéré l’analyse en se basant sur des données de performance récentes afin de confirmer la validité théorique des conclusions initiales. Ainsi, les résultats obtenus indiquent que 25 à 30 actions sont en effet suffisantes pour profiter d’une diversification à même de limiter les risques non systématiques statistiquement significatifs au sein d’un portefeuille d’actions globales donné. Bien que la simulation ne puisse pas être totalement représentative d’un portefeuille réel compte tenu de la méthode de sélection aléatoire appliquée dans le cadre des études, les résultats se sont néanmoins avérés concluants.

Une meilleure diversification grâce à une sélection de titres active

Il convient de rappeler que selon l’approche adoptée dans la gestion active de fonds – et contrairement à la méthodologie employée lors des études –, la sélection des titres ne s’opère pas de manière aléatoire. Les gérants actifs peuvent ainsi créer de la valeur en évitant d’importants biais sectoriels ou géographiques, et en construisant un portefeuille avec une exposition à différents moteurs de croissance. Cette approche s’est révélée particulièrement efficiente pour limiter la volatilité du portefeuille ainsi que l’impact des rotations sectorielles et de style.

Voici six conseils de la part de gérants actifs pour sélectionner 30 titres dans le cadre d’un portefeuille résilient et diversifié en actions globales:

1.     Le fait de se concentrer sur les cash-flows plutôt que sur les bénéfices (qui sont plus susceptibles d’être faussés par les méthodes comptables) permet d’obtenir une vue cohérente et consistante des sous-jacents économiques d’une entreprise. Les sociétés affichant un solide historique de création de valeur tendent à générer des performances élevées et stables pour leurs actionnaires à moyen et long terme, mais également à surperformer les entreprises dont les prix de bourse dépendent davantage de leur capacité à satisfaire ou à dépasser les attentes à court terme de croissance des bénéfices.

2.     Les entreprises dotées d’un modèle d’affaires stable, d’une bonne visibilité en matière d’historique de profitabilité, et d’un faible taux d’endettement réunissent les conditions pour une volatilité inférieure à la moyenne du marché, ainsi que des performances attendues ajustées au risque plus élevées, quel que soit le cycle du marché Leur identification requiert un processus de sélection («screening») rigoureux afin de détecter un écart historiquement élevé et pérenne entre le ‘rendement interne du capital investi’ («Cash Flow Return on Investment» - CFROI®; source: Credit Suisse HOLT) et le coût du capital. Ceci nécessite également une solide conviction quant à la capacité de ces entreprises à maintenir ces différentiels de rendement positifs («beat the fade») sur les cinq à dix années à venir.

3.     Un portefeuille composé de ces sociétés à forte création de valeur et qui offre une diversification raisonnable au niveau sectoriel et/ou géographique devrait générer des performances consistantes sur le long terme, qui ne reposent pas sur la saisonnalité ou sur l’anticipation des mouvements du marché («market timing»).

4.     La sélection de modèles d’affaires relativement décorrélés avec des profils similaires à faible niveau de risque dans quasiment chaque secteur constitue une étape essentielle pour réduire la volatilité des performances. Une faible corrélation entre les titres favorise la diversification, et les profils de faible risque semblables contribuent à équilibrer les pondérations actives des différentes positions en portefeuille.

5.     Parmi les autres facteurs réduisant le risque et la volatilité dans les portefeuilles, notons le fait d’éviter les secteurs avec des profils de création de valeur plus fluctuants et des risques ESG élevés qui peuvent avoir un impact négatif sur le CFROI® des entreprises, tels que l’énergie et les services publics.

6.     En termes de pays, une exposition indirecte aux marchés émergents au travers des sources de revenus des entreprises peut être suffisante pour permettre au portefeuille d’éviter les risques liés aux investissements directs dans ces marchés, tout en bénéficiant de la croissance supérieure du PIB dans ces pays.

En conclusion, la capacité de conjuguer un niveau de diversification efficient en termes de taille de portefeuille avec la valeur ajoutée d’une gestion active multi-facteurs, comme décrit ci-dessus, peut contribuer à réduire la volatilité du portefeuille et à renforcer son potentiel de surperformance à long terme.

Pour en savoir plus

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Maud Giese
Investment Specialist
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