L’UBP a été partenaire de la conférence Biodiversité de L’Agefi, qui s’est tenue au Jardin des Plantes à Paris le 31 mars dernier.
L’objectif de cette première édition était de dresser un état des lieux précis des défis réglementaires et opérationnels auxquels doivent répondre les investisseurs institutionnels, les sociétés de gestion et les entreprises dans le cadre de leur prise en considération de la biodiversité. Simon Pickard, Président de l’Impact Investment Committee de l’UBP, a pris la parole lors d’un panel intitulé ‘Retour d’expérience sur l’intégration de la biodiversité dans les politiques d’investissement et d’engagement’.
Devant les participants à l’événement, Simon Pickard, a évalué les diverses options qui se présentent à l’investisseur soucieux de préserver la biodiversité ou d’encourager sa restauration. Selon lui, les investisseurs ont aujourd’hui le sentiment que leur possibilité d’influencer la politique du management d’une société en faveur de la biodiversité est plus restreinte dans la sphère cotée. En effet, les entreprises sont plus établies et de plus grande taille que dans l’univers des sociétés non cotées, et l’investissement s’opère au travers du marché secondaire – autrement dit sans passer par l’établissement de relations directes avec les équipes managériales.
Néanmoins, les marchés publics ont pour eux l’avantage de la taille, nettement supérieure à celle des marchés non cotés. De plus, les sociétés qui exercent l’impact le plus significatif sur la biodiversité relèvent de secteurs principalement cotés, tels que l’agroalimentaire et les matières premières. Comme l’a souligné Simon Pickard, «il serait donc très difficile de vouloir œuvrer en faveur de la biodiversité en écartant les sociétés cotées.» Et ce d’autant que ces entreprises sont soumises, sur ce terrain, à une pression croissante de la part des autorités. Selon l’expert de l’UBP, elles sont d’ailleurs toujours plus nombreuses à prendre conscience des enjeux de la biodiversité et à vouloir apprendre.
Simon Pickard a ensuite détaillé les principaux aspects de la stratégie d’investissement de l’UBP centrée sur la biodiversité. Celle-ci consiste notamment dans la sélection de sociétés représentatives de sept thèmes d’investissement (couvrant l’agriculture et l’agroalimentaire, l’eau et le développement urbain), regroupés autour de deux grands axes: la protection de la nature et sa régénération. Pour mettre en œuvre cette stratégie, l’UBP travaille en partenariat avec deux ONG dotées d’une vaste expertise: la Peace Parks Foundation et la Cambridge Conservation Initiative (CCI).
De même que la mesure de l’empreinte environnementale constitue une dimension cruciale de toute stratégie d’investissement durable, l’impact exercé sur la biodiversité par une société en particulier, et par le portefeuille au sens large, doit lui aussi pouvoir être mesuré. Pour l’heure, la biodiversité ne dispose pas encore d’une unité commune, comme la tonne de CO2, désormais reconnue unanimement pour mesurer l’impact climatique, a relevé le Président de l’Impact Investment Committee de l’UBP. Des indicateurs secondaires, tels que l’efficacité de l’utilisation de l’eau ou la génération de déchets, permettent toutefois de se faire une idée de l’impact biodiversité d’une stratégie d’investissement. Afin de renforcer le dispositif de mesure, le Comité biodiversité de l’UBP s’est employé à l’élaboration d’un cadre qui permettra de générer des indicateurs clés de performance (KPI) pour chaque secteur et chaque société en s’appuyant sur trois principes: la préservation des espèces, leur variété, et la connectivité des écosystèmes.
D’après Simon Pickard, l’agroalimentaire est un secteur appelé à jouer un rôle primordial en matière de préservation de la biodiversité. Et ce dernier a conclu ainsi: «Alors que 40% de la surface terrestre est classée comme terrain agricole, nous savons très bien que les monocultures destinées à la production de l’huile de palme ou de soja, de même que l’élevage intensif ou la surutilisation des pesticides et des engrais, ont un impact considérable sur la biodiversité et sur le climat. Les solutions allant dans le sens d’une réduction des monocultures et d’une moindre production de viande présentent un grand potentiel à long terme. A ce jour, les sociétés qui fabriquent des protéines alternatives ont connu des parcours boursiers contrastés. Cependant, les investissements dans les énergies durables avaient eux aussi été à la peine jusqu’à ce que les investisseurs réalisent que ces technologies étaient véritablement compétitives.»
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