Agefi Indices (24.02.2020) - Les marchés ont fini l'année comme ils l'avaient commencée - sur une tendance haussière. Les investisseurs qui s'étaient engagés en 2019 avec une allocation de portefeuille «risk-on» ont ainsi été les grands gagnants l'an passé. A quoi s'attendre désormais pour 2020?

Après un fort rebond sur l'année écoulée, les marchés actions globaux ont renoué avec leurs plus hauts historiques, tandis que les risques, eux, perdurent - tensions géopolitiques, développements «après- Brexit», défis liés à un cycle économique en phase avancée. Dans ce contexte, la gestion des risques baissiers apparaît de plus en plus déterminante, et il devient difficile pour les investisseurs de maintenir une exposition actions élevée sans mettre en risque une partie de leur capital. A niveau de risque acceptable, les options offrant de la performance semblent en effet limitées.

Aujourd'hui, le segment obligataire se caractérise par des taux à leurs plus bas et des spreads de crédit serrés. Le rendement des obligations privées ne suffit donc plus, à lui seul, à offrir des performances absolues significatives. Une exposition actions est nécessaire. Grâce à leur composante obligataire, alliée à une option de conversion intégrée, les obligations convertibles permettent de bénéficier d'une exposition actions tout en conservant les avantages défensifs du plancher obligataire. Si le profil de risque/rendement asymétrique des convertibles n'est plus à prouver sur le long terme, les dernières années ont montré la capacité de la classe d'actifs à générer un profil convexe aussi sur des périodes plus courtes.

Ainsi, en 2018, sur fond de marchés actions agités, les convertibles globales avaient nettement surpassé les actions globales (respectivement -4,4% et -9,4% de performance sur l'année, soit une participation à hauteur de seulement 47% à la baisse des actions globales). En 2019, dans un contexte haussier, la classe d'actifs a réussi à capturer 59% de la performance des actions globales (avec respectivement +14,5% et +24,6% de performance sur l'année). Un tel comportement asymétrique (47% vs 59%) est au coeur de l'attrait des convertibles. Les perspectives pour 2020 semblent tout aussi prometteuses, les convertibles globales ayant devancé les actions globales à fin janvier.

Dans le contexte actuel de cycle de marché «allongé», les convertibles globales offrent une exposition à des sociétés très recherchées, ayant des activités liées à des tendances séculaires attrayantes qui sont par définition moins corrélées au ralentissement de l'activité mondiale. 

Certaines de ces tendances sont particulièrement intéressantes en termes de création de valeur, comme la numérisation de l'économie, l'accélération de la consommation des classes moyennes en Asie, ou la hausse de l'espérance de vie.

Pour les sociétés centrées sur la croissance, les convertibles présentent un atout certain: des conditions de financement attractives grâce un taux généralement inférieur, en échange de l'option de conversion.

En 2019, la technologie, la santé et la consommation non cyclique représentaient près de 60% du volume total des émissions de convertibles globales sur le marché primaire.

Les convertibles sont un excellent moyen d'accéder à ces secteurs tout en limitant le risque en portefeuille. Les actions de ces sociétés de croissance peuvent afficher une forte volatilité, ce qui est un frein pour de nombreux investisseurs; dans ce cadre, les convertibles offrent l'opportunité d'investir durablement dans ces titres de conviction, y compris lors des corrections de marché à court et moyen terme.

En ce début d'année, empreint d'incertitudes mais aussi d'espoirs, les obligations convertibles constituent une classe d'actifs stratégique à intégrer en portefeuille, de par leur convexité et leur exposition privilégiée à des tendances séculaires particulièrement attractives.

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Marc Basselier
Head of Convertible bonds

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Scarlett Claverie-Bulté
Investment Specialist