Après de nombreuses années de marchés boursiers porteurs, avec des banques centrales accommodantes, et où chaque repli représentait une opportunité d’achat, un nouvel environnement s’est installé depuis quelques mois. Tout d’abord, un changement de régime est intervenu au niveau de la volatilité (qui est en augmentation depuis ses niveaux historiquement bas de 2017), mais aussi du côté des politiques monétaires des banques centrales, avec un effet haussier sur les taux d’intérêt. En conséquence, la complémentarité des obligations avec les actions dans la construction de portefeuille – notamment pour leur rôle de coussin de sécurité en cas de marchés baissiers – pourrait être remise en question. Dès lors, l’appétit au risque de nombreux investisseurs s’en est trouvé modifié: bien qu’ils souhaitent rester exposés aux marchés actions, ils recherchent également des solutions pour calibrer leur risque et bénéficier d’une ligne de défense en cas de recul des marchés.
Les investisseurs peuvent ainsi opter pour une solution de gestion active et dynamique à faible coût, et leur offrant la possibilité d’augmenter la couverture de leur poche actions lors d’un retournement des marchés. Cette solution se base sur une stratégie utilisant des instruments dérivés, cotés et liquides, et permet d’ajuster l’exposition actions d’un portefeuille sans qu’il soit nécessaire de vendre ou d’acheter des titres. Cela évite ainsi des frais de courtage ou de possibles impacts fiscaux liés à ces transactions. D’un point de vue technique, cette stratégie est une combinaison de plusieurs méthodes de gestion complémentaires, ayant recours à des options et à des «futures». Elle s’adapte à différents types de mouvements de marché, qu’il s’agisse d’une baisse régulière et stable, ou d’une correction abrupte. Son implémentation ne dépend donc pas du timing. Elle permet en outre de bénéficier de caractéristiques intéressantes, comme l’exposition à la volatilité des actions, qui a tendance à monter en cas de stress sur le marché.
Une solution de gestion active «short» sied à tout type d’investisseur car elle s’inscrit dans une logique de gestion des risques. De plus, elle demeure flexible en fonction du niveau de couverture souhaité (faible ou plus prononcé). Le graphique 1 illustre l’exemple d’une exposition aux actions nette initiale de 100% réduite du fait de l’ajout d’une exposition dynamique «short» au marché. Ainsi, la diminution de l’exposition nette d’un portefeuille permet de réduire son risque, et la flexibilité donnée en matière de protection permet d’adapter l’exposition nette d’un portefeuille actions dans le temps.
De plus, l’objectif de cette stratégie est de rendre le profil de rendement du portefeuille plus asymétrique. En effet, son coût d’opportunité en cas de hausse des marchés devrait, à moyen terme, être plus que compensé par sa contribution en cas de baisse. Le graphique 2 associe la notion de réduction du risque à celle du rendement. A partir du même portefeuille initial, une réduction du risque implémentée via l’ajout d’une solution de gestion active «short» (option 2) visera à améliorer le couple rendement/risque par rapport à une simple diminution d’exposition de la poche actions (option 1), pour un niveau d’exposition finale équivalent (dans cet exemple 75%).
Graphique 1: La gestion active «short» permet l’ajustement dynamique de l’exposition nette d’un portefeuille actions
Graphique 2: La gestion active «short» permet d’améliorer le couple rendement/risque d’un portefeuille actions
Philippe Henry
Global Head of Cross Asset Solutions
Geoffroy Gridel
Senior Portfolio Manager