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UBP dans la presse 02.02.2024

En 2024, la politique monétaire fera place à la politique budgétaire

En 2024, la politique monétaire fera place à la politique budgétaire

Allnews (18.01.2024) - Les experts de l'UBP Norman Villamin et Eleanor Taylor Jolidon présentent leurs prévisions pour l’économie et les marchés actions.


Quelles sont les grandes tendances que l’on peut anticiper pour 2024 sur le plan macroéconomique ?

Norman Villamin: Avec les nombreuses élections qui auront lieu à travers le monde en 2024, et aux Etats-Unis notamment, les banques centrales devront choisir entre la lutte contre l’inflation et des politiques monétaires souples. Une pause dans la hausse des taux (depuis la fin de 2023) devrait contribuer à faciliter la transformation industrielle et à soutenir la croissance économique. En 2024, on passera d’une période où les craintes liées à l’inflation dominaient les débats à une période de focalisation accrue sur les mesures budgétaires. Autrement dit, la politique monétaire fera place à la politique budgétaire.

Faut-il redouter une crise de la dette en 2024, notamment aux Etats-Unis ?

N.V.: Il y a évidemment d’énormes quantités de dette dans le monde entier et elles continuent de croître. Rien qu’aux Etats-Unis, les dépenses en intérêts effectuées par le ministère des Finances («Treasury») devraient atteindre 4% du PIB et correspondre à 22% des revenus fiscaux d’ici à 2028. Quand les Etats sont fortement endettés, il y a en théorie trois issues possibles: faire défaut, restructurer la dette, ou la rembourser. Une des spécificités de la dette, c’est qu’elle ne croît pas en montant nominal. Le montant que vous devez rembourser est celui que vous avez emprunté. Dans un tel contexte, une inflation structurellement plus élevée aide les gouvernements à rembourser leurs dettes.

Un éventuel retour au pouvoir de Donald Trump lors de l’élection de novembre 2024 contribuerait-il à inciter le gouvernement américain à mener une politique budgétaire plus restrictive ? 

N.V.: Je ne le crois pas. En matière d’économie et d’inflation, Donald Trump et Joe Biden mènent plus ou moins la même politique. Est-ce que Donald Trump va mettre fin aux mesures mises en place dans le cadre de l’Inflation Reduction Act (IRA) par Joe Biden ? Certainement pas ! 80% des investissements effectués dans le cadre de l’IRA reviennent à des Etats qui sont dominés par les Républicains. 

Comment expliquez-vous le rebond marqué du cours de l’or au tout début du mois de décembre et que faut-il attendre ?

N.V.: Il faut replacer cette hausse dans le contexte d’un monde où il y a davantage d’inflation. Même si les chiffres nominaux de l’inflation ont reculé récemment dans la plupart des pays occidentaux, cela ne doit pas faire oublier que l’on continue d’assister à une hausse de la masse monétaire dans de nombreux pays. La Banque du Japon imprime et injecte de l’argent dans le système. La Chine fait de même pour relancer son économie. Même si l’inflation s’affaiblit, la croissance de la masse monétaire est le facteur qui influe le plus sur la demande pour l’or. Dans beaucoup de pays, il y a des investisseurs qui cherchent une alternative au dollar pour une partie de leurs placements. En ce qui concerne l’origine de la demande, elle provient de pays que l’on décrit comme faisant partie du «Sud Global».

Nombreux sont ceux qui s’inquiètent des niveaux stratosphériques atteints par certaines valeurs technologiques aux Etats-Unis. Qu’en pensez-vous ?

Eleanor Taylor Jolidon: En termes de valorisations, certaines valeurs de la tech aux Etats-Unis se négocient effectivement à des prix très élevés. La valorisation s’est toutefois ajustée à la baisse, car les bénéfices par action (BPA) ont été revus à la hausse. Cela indique néanmoins que les investisseurs ne sont pas enclins à payer une prime importante pour ces titres, peut-être car ils ne s’attendent pas à ce que la croissance des BPA observée actuellement se poursuive à l’avenir.

Nvidia, par exemple, se négociait aux environs de 60 fois ses bénéfices début 2023 mais a terminé l’année avec un ratio P/E de l’ordre de 25x. Donc il faut parfois quelque peu relativiser les multiples de bénéfices très élevés dans la tech américaine. Malgré tout, en particulier en ce qui concerne les valeurs qui ont été fortement portées par la thématique de l’intelligence artificielle (IA) au cours de ces derniers mois, il faudra faire preuve de vigilance dans les mois à venir et se montrer très sélectifs. Les investisseurs voudront voir des résultats concrets de l’IA générative en 2024; ils ne se satisferont plus de promesses.

Qu’anticipez-vous en termes de croissance des bénéfices pour les actions suisses en 2024 ?

E.T.J.: Dans l’ensemble, nous anticipons une croissance des bénéfices de l’ordre de 7% pour les actions suisses en 2024 (sans prendre en compte les résultats potentiels d’UBS, dont la visibilité, pour des raisons compréhensibles, est très faible). A cette croissance des bénéfices s’ajoutera une hausse des dividendes de 2%, et ceci correspondrait à une performance totale du marché suisse prévue autour de 9% en 2024.

Au cours de 2023, les actions de plusieurs entreprises pharmaceutiques, qualifiées généralement de défensives, ont subi de fortes baisses, comme Lonza (-27% YTD) et Roche (-13% YTD). Que faut-il attendre pour 2024 ?

E.T.J.: Concernant Lonza, l’action de l’entreprise a été très affectée par deux facteurs spécifiques au début de l’automne dernier, à savoir la fin d’un contrat avec Moderna et le départ précipité de son CEO, qui n’a pas encore été remplacé à ce jour. Hormis ces deux facteurs, la situation d’ensemble reste positive pour Lonza. Par exemple, les utilisations de capacités de manufacture internes chez Eli Lilly et Novo Nordisk sont actuellement sous pression pour répondre à la demande des produits contre l’obésité. Cela signifie que l’industrie pharmaceutique en général doit de plus en plus faire appel à des partenaires comme Lonza.

S’agissant de Roche, le géant bâlois a certes subi l’impact de la perte d’exclusivité sur certains médicaments ces dernières années, mais il a néanmoins démontré, sur le moyen terme, sa capacité à remplacer totalement ceux-ci par de nouveaux produits. Cependant, Roche n’a pas encore entièrement absorbé la chute des ventes de solutions de diagnostiques et de médicaments conçus pour lutter contre la pandémie.

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